On dessine les villes pour des raisons pratiques ou visionnaires. D’habitude, les “bâtisseurs” se préoccupent des villes qu’on peut bâtir, où on peut vivre. Comme à New York, où il n’y a pas de différence significative entre les dessins de Hugh Ferriss et les tours Chrysler ou Empire State, à Paris la différence entre la ville existante et la ville visionnaire est peut-être moins nette qu’ailleurs. Les interventions de Haussmann étaient, pour le mieux et pour le pire, des rêves personnels d’une imagination percée par les boulevards parfaits. La démarche Haussmanienne était une réponse aux des exigences pratiques, mais elle exprimait une esthétique très personnelle, encore plus que les projets de Robert Moses à New York. Paris comme elle fut transformée pendant le Second Empire, ou même certains des grands projets parisiennes des 1980s ne sont pas trop loin des dessins d’un visionnaire comme Marcel Storr. Considérez La Bibliothèque François Mitterand, un édifice d’autant plus bizarre pour son rationalisme simulé. Une fois bâtis ces projets montrent les joies et les périls de l’urbanisme visionnaire.